Le cinéaste cubain Tomás Gutiérrez Alea (1928-1996), engagé dans la révolution dès 1959, a soutenu cette dernière jusqu’à la fin de sa vie et a mis ses films à son service. Pourtant, son engagement révolutionnaire n’a pas été synonyme d’une adhésion servile au régime sous une forme propagandiste classique. Le cinéma fictionel de Gutiérrez Alea, de 1960 à 1995,d’Histoires de la Révolution à Guantanamera, en passant par Mémoires du sous-développement, La dernière Cène ou Fraise et chocolat, repose sur un équilibre original entre l’adhésion à une cause et un souci constant de questionnement, prise de distance n’excluant ni le doute ni la critique. Chez ce cinéaste cubain, le plus marquant de sa génération et qui fait véritable ¦uvre d’auteur, chacun des films peut être considéré comme une réponse singulière à la question, centrale dans le cinéma cubain contemporain, de la représentation cinématographique de la Révolution.

 

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